Lorsque l’on parle de rééducation, on pense toujours à un brancard, une cabine, des infrarouges ou des ultrasons et un kinésithérapeute vêtu de blanc. Mais que penseriez-vous si nous faisions de la rééducation dans une piscine ? Aujourd’hui, nous allons passer en revue 5 exercices que l’on peut faire en piscine sous la prescription d’un kinésithérapeute.
La rééducation dans l’eau est indiquée pour les personnes souffrant de pathologies traumatologiques chroniques ou aiguës (périodes post-chirurgicales, entorses, fractures…), rhumatologiques (arthrite), neurologiques (ictus, Parkinson…) ou circulatoires, car la pression hydrostatique favorise le retour veineux.
Les exercices que nous allons faire peuvent être réalisés aussi bien en piscine profonde que peu profonde, et leur pratique sera conditionnée par la condition physique du patient, il est donc conseillé d’adapter l’exercice à son niveau.
Les principaux exercices de réhabilitation dans l’eau
Exercices des membres inférieurs
Marcher/courir dans une piscine profonde avec un équipement de flottaison
Dans cet exercice, nous placerons un frite entre les jambes (comme si nous étions à cheval) ou entre les aisselles (certains centres disposent de ceintures de flottaison, qui sont également utiles pour ce type d’exercice) et nous essaierons de simuler que nous marchons. Bougez vos jambes comme si vous faisiez des pas. Cet exercice est recommandé pour retrouver la mobilité et la force des jambes. Comme il se fait en piscine profonde, il n’y a pas d’impact sur les articulations et la flexion et l’extension du genou peuvent être adaptées lors de l’exécution du mouvement, en fonction de la capacité de chaque personne et du stade de récupération.
Aquabike dans une piscine peu profonde
Une fois que nous avons acquis une certaine mobilité et une certaine force, nous pouvons monter sur un vélo d’exercice aquatique ou aquabike. Dans cet exercice, nous pouvons augmenter la force des jambes et les changements de rythme nous permettront d’augmenter ou de diminuer la force du pédalage, tout en limitant l’effort des articulations puisque nous sommes immergés dans l’eau.
Course en piscine peu profonde
Dans cet exercice, nous présentons l’impact sur nos articulations. L’idée est de courir avec la majorité du corps immergé, si possible avec l’eau jusqu’à la poitrine, ce qui minimise le stress sur les articulations, en particulier le genou. On peut commencer par marcher et augmenter progressivement la vitesse du mouvement ou, si possible, chercher les parties de la piscine qui recouvrent moins d’eau pour augmenter l’intensité de l’exercice sur nos muscles. Cet exercice peut être effectué en plusieurs phases avant de faire du vélo et/ou de courir hors de l’eau.
Exercices des membres supérieurs
Pour les exercices de mobilité des membres supérieurs ces exercices peuvent être effectués dans des piscines profondes ou peu profondes, où il est plus facile de les réaliser. Nous allons effectuer différents mouvements :
- Avec l’eau au niveau de la nuque, et les bras tendus parallèles au corps, montez-les à la surface puis redescendez-les jusqu’aux hanches. Avec les bras tendus au niveau de la poitrine, et les paumes tournées vers le haut, pliez les coudes en ramenant l’eau vers nous puis poussez l’eau à nouveau pour tendre à nouveau les bras.
- Les bras tendus au niveau de la poitrine, écartez-les jusqu’à ce qu’ils soient croisés avec votre torse, puis refermez-les.
- Avec les mains posées sur le mur (séparées par la largeur de notre corps) et le tronc légèrement incliné pour que l’eau atteigne notre cou, nous ferons des pompes en amenant notre tronc au mur, puis nous exercerons une force pour tendre à nouveau nos bras.
Ces exercices peuvent être effectués par séries de 10 à 15 répétitions, pour autant que l’on soit suffisamment en forme. Une fois que nous avons maîtrisé ces exercices et que nous ne ressentons aucune gêne lors de leur exécution, nous pouvons augmenter leur difficulté en utilisant des haltères aquatiques qui augmenteront la résistance de l’exercice et nous aideront à améliorer notre musculature.
Exercices du tronc
Passage du décubitus dorsal à la position sédentaire : il s’agit de se coucher à plat ventre (flottaison dorsale) et d’essayer de passer en position assise, en laissant le tronc droit et les jambes pliées à 90 degrés tant au niveau de la hanche que du genou. En fonction de la flottabilité du patient, une frite peut être placée au niveau de l’abdomen afin que le patient puisse le saisir avec ses mains et qu’il lui soit plus facile de s’asseoir. Si le patient a un niveau avancé, nous pouvons placer la frite sous les genoux, ce qui rendra plus difficile le changement de position.
Comme variation de cet exercice, nous pouvons le faire en commençant par le visage vers le bas (flottaison ventrale) et passer à la même position assise, en laissant les hanches et les genoux à 90º.
Une fois que nous avons assimilé ce mouvement, nous pouvons le combiner avec les exercices de bras précédents et effectuer des progressions et des déplacements.
Une fois ces exercices effectués, il est important de suivre les instructions données par le kinésithérapeute. Si le physiothérapeute le juge nécessaire, il est possible de plonger dans l’eau avec le patient afin de réaliser la thérapie de manière plus sûre.